Vous pouvez trouver davantage d’informations pratiques sur le site du Grand Palais Immersif : https://grandpalais-immersif.fr/agenda/evenement/eternel-mucha
En juillet, j’ai eu la chance de visiter l’exposition « Éternel Mucha » au Grand Palais immersif, et j’ai adoré ! Je vous raconte tout !
Lorsque j’ai organisé mes visites culturelles à Paris, j’ai fouillé internet pour dénicher des expositions temporaires intéressantes. J’ai trouvé plusieurs sites soignés qui semblaient officiels, mais je ne trouvais pas beaucoup d’informations sur les expositions en cours. C’est Paris, certes, et c’était en juillet, mais quand même ! Peut-être était-ce une question de distinction entre événements privés et publics ? Je ne savais pas trop. Finalement, j’ai découvert l’Officiel des spectacles. J’ai vu mon choix d’expositions passer de 5 ou 6 à une centaine. Certaines étaient en périphérie de Paris, mais la sélection était bien plus vaste. C’est grâce à ce site que j’ai pu repérer, entre autres, les expositions au Mémorial de la Shoah (dont je vous parlerai dans de futurs articles).
Ce que j’apprécie particulièrement avec ce site, c’est que les visiteurs ont la possibilité de partager leurs impressions, ce qui nous donne une idée de ce qui nous attend. Concernant l’exposition « Éternel Mucha », les avis étaient mitigés : certains ont adoré l’expérience immersive, tandis que d’autres n’ont pas du tout aimé.
En ce qui concerne Alphons Mucha, je ne connaissais que ses célèbres affiches réalisées pour Sarah Bernhardt. J’ai donc abordé cette exposition sans vraiment savoir à quoi m’attendre. Peut être vous posez-vous la même question ? Qui est ce Alphonse Mucha ?
Alphonse Mucha, né en 1860 en Moravie (République tchèque), était une figure importante de l’Art nouveau, mouvement artistique majeur à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Il est surtout connu pour ses affiches emblématiques, composées de personnages féminins gracieux, de lignes fluides et de fleurs. Parmi ses créations les plus célèbres figurent les affiches qu’il réalisa pour l’actrice Sarah Bernhardt. Cependant, ses affiches ne résument qu’une partie de son parcours à Paris. En effet, Mucha était animé par un projet ambitieux et profondément significatif à ses yeux : l’épopée Slave, une série de 20 toiles qui retrace chronologiquement l’histoire des Slaves, du IIIe au XXe siècle. Malgré cela, ce sont ses réalisations d’affiches qui ont laissé une empreinte indélébile sur l’art et la culture, un héritage qui perdure encore aujourd’hui.
L’exposition se trouve au Grand Palais Immersif, à quelques pas de la place de la Bastille. ( D’ailleurs, un grand merci aux personnes adorables qui m’ont accueillie à l’entrée !)
L’exposition débute par une première salle équipée d’un écran géant, de sièges et de coussins. Vous pouvez choisir de vous asseoir ou de vous allonger sur les sacs de billes. Dans cette salle, une longue vidéo est projetée, retraçant les moments clés de la carrière de Mucha : depuis ses années d’études jusqu’à ses célèbres affiches, pour finalement aboutir à l’œuvre phare de sa vie : l’épopée Slave. Ayant testé l’expérience en position allongée, c’était très agréable et immersif.
Après la grande salle, l’exposition continue dans un couloir équipé d’écrans individuels où la vidéo précédente est diffusée, agrémentée d’annotations interactives. C’est très instructif et cela permet d’approfondir davantage. Si vous avez l’intention de lire tous les renseignements complémentaires, sachez que cela peut prendre un certain temps (les informations sont supers intéressantes) et nécessite de rester debout. Je préfère vous prévenir si la station debout est difficile pour vous.
L’exposition se poursuit dans une salle/couloir où sont projetées des affiches de Mucha et des vidéos de comédiennes reprenant l’esthétique des femmes présentes sur les affiches. Il y a également des écrans interactifs mis à disposition pour créer sa propre affiche dans l’esprit de Mucha. Le principe est simple : vous partez d’une toile vierge et vous avez le choix entre plusieurs motifs à assembler ensemble en les faisant glisser à l’aide de votre index. Vous pouvez agrandir, réduire et colorier les éléments. C’est un jeu d’enfant. C’est une excellente idée, car cela permet d’observer et de comprendre la composition tout en essayant soi-même. À la fin, vous avez même la possibilité de vous envoyer votre création par e-mail, ce qui constitue un super souvenir. J’ai réalisé ma petite créa en noir et blanc pour vous la proposer sous forme de coloriage. Si cela vous intéresse, je vous la mets à disposition en téléchargement ici.
Derrière ce couloir, il y a une petite salle où sont projetées des photographies de modèles prises par Mucha. Ces photos lui servaient à constituer un catalogue de poses et de visages, qu’il pouvait ensuite utiliser pour ses différents projets.
Un peu plus loin, on tombe sur une salle où des dizaines de kakémonos tombent du plafond, présentant les réalisations d’artistes qui ont été inspirés par Mucha. Des vidéos permettent d’entendre les artistes parler de leur travail inspiré par le célèbre affichiste. C’est impressionnant de constater à quel point il a influencé différents artistes au fil des années et des pays. J’ai beaucoup apprécié écouter les témoignages variés. La salle fait son petit effet avec la pluie de kakémonos, que j’ai trouvée très poétique.
Avant de conclure, l’exposition propose une expérience olfactive en nous faisant découvrir des senteurs inspirées des affiches de Mucha. J’ai beaucoup apprécié cette partie, bien que j’aurais apprécié qu’elles soient mises en parallèle avec les affiches qui les ont inspirées. La visite touche à sa fin avec des reproductions d’affiches qui permettent d’apprécier les différentes tailles d’affiches réalisées. Il est vrai qu’en photo, il n’est pas toujours évident de saisir les dimensions. Je regrette néanmoins que nous n’ayons pas eu la chance de voir quelques originaux.
Mon avis global :
L’exposition est principalement axée sur le travail d’affichiste de Mucha. J’ai passé 2 h 30 au Grand Palais immersif. J’ai énormément apprécié cette exposition, autant dans son contenu que dans sa présentation. J’étais très contente d’en apprendre plus sur l’engagement politique d’Alphonse Mucha (défenseur de l’identité slave), cela m’a donné envie d’approfondir cette facette de son travail. Malheureusement son œuvre « L’épopée Slave » est abordée dans les deux premières salles, puis le sujet n’est plus évoqué par la suite. Bien que j’aie adoré cette exposition, je suis un peu déçue de l’absence des œuvres originales. C’était pour moi le principal point négatif. Quelques affiches étaient présentées au Petit Palais lors de l’exposition consacrée à Sarah Bernhardt, que j’ai eu la chance de visiter. D’ailleurs, si cela vous intéresse, j’ai écrit un article à ce sujet que vous pouvez consulter ici. Malheureusement, elles n’étaient pas incluses dans l’exposition dédiée à l’artiste lui-même, ce qui est assez étrange et dommage.
En ce qui concerne la fréquentation, ma visite a eu lieu début juillet. Je n’ai eu aucun problème pour me déplacer dans les différentes salles. La circulation était plutôt fluide, bien que deux endroits aient été un peu plus encombrés. Il s’agissait des zones avec des vidéos interactives, où je pense que certaines personnes n’ont pas réalisé que tous les écrans présentaient les mêmes vidéos, préférant se rassembler autour d’une seule personne au lieu de profiter des écrans libres. Il y avait également un peu d’attente aux écrans permettant de créer sa propre affiche, car ils avaient beaucoup de succès auprès des artistes en herbe qui souhaitaient perfectionner leur création. Je comprends, c’est dur de choisir quels éléments mettre dans sa création. Dans l’ensemble, la visite s’est déroulée de manière fluide et agréable (peut-être grâce au système de réservation limitant le nombre de visiteurs).
Pour conclure, je vous recommande vivement « Éternel Mucha » si vous cherchez à vivre une expérience immersive tout en découvrant son travail d’illustrateur d’affiche à la fin du XIXe – début du XXe siècle. Cependant, si vous êtes un grand fan de Mucha, que vous êtes particulièrement attaché à la vision d’œuvres originales et que l’aspect immersif n’est pas une priorité pour vous, cette exposition pourrait ne pas autant vous convenir .
Si, après la lecture de cet article, vous désirez en apprendre davantage sur l’artiste, je vous propose ces ressources pour approfondir le sujet :
- Le Pater. Le Grand Œuvre d’Alphonse Mucha
- Reportage : Arte, de l’art nouveau à l’art breton
- Biopic : Alfons Mucha – L’affichiste de l’art nouveau
- Livre : Alfons Mucha, Valérie Mettais